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Covid-19 : renforcer

la gouvernance

sanitaire mondiale

En 2020, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a participé à l’effort de gouvernance sanitaire mondiale en réponse au Covid-19. Pour éviter que l’histoire ne se répète, un engagement en faveur de l’approche « Une seule santé », avec un renforcement du rôle des Services vétérinaires, est essentiel.

Ne laissez jamais une crise se perdre

« Ne laissez jamais une crise se perdre », entend-on souvent déclarer dans les cercles de gestion de crise. De fait, la pandémie de Covid-19 a sonné l’alarme : la coopération mondiale autour des problématiques sanitaires à l’interface entre humains, animaux et environnement doit être renforcée. Il est temps de faire de l’approche « Une seule santé » une réalité, en structurant de manière cohérente la gouvernance sanitaire mondiale et en renforçant les Services vétérinaires pour qu’ils soient en mesure de contribuer efficacement à la résolution de ces problématiques.

Les Services vétérinaires sont un bien
public mondial qui mérite
des investissements durables
de la communauté internationale

Une collaboration mondiale face à des défis sanitaires communs

MERS-CoV, Ebola, influenza aviaire et, très probablement, Covid-19. Ces maladies d’origine animale ont mis en évidence que la capacité des pays à prévenir, détecter et maîtriser les épidémies n’est ni universelle, ni uniforme. C’est la raison pour laquelle la sécurité sanitaire mondiale passe nécessairement par une mise en commun de l’expertise entre les différents secteurs et les différents pays.

L’OIE collabore de longue date avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour promouvoir une approche pluridisciplinaire et multilatérale de la santé mondiale. Cette collaboration Tripartite a montré son efficacité sur les problématiques mondiales en rapport avec les zoonoses, mais il faut maintenant élargir cette collaboration pour prévenir et gérer de nouvelles pandémies. C’est pourquoi le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) va rejoindre la Tripartite, faisant ainsi le lien entre la santé et l’environnement.

Renforcer les capacités des Services vétérinaires

Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de Services vétérinaires plus forts pour contribuer à la sécurité sanitaire partout dans le monde. Les stratégies mondiales de lutte contre les maladies doivent pouvoir s’appuyer sur des structures solides et sur des ressources suffisantes, au niveau national, pour leur mise en œuvre. Avec plusieurs programmes, l’OIE guide les Services vétérinaires sur la voie d’une plus grande résilience.

Le Processus PVS pour l’amélioration durable des Services vétérinaires est l’un de ces programmes. Il s’agit de l’évaluation, centrée sur un pays donné et menée par des experts, de la capacité des Services vétérinaires nationaux à satisfaire aux normes internationales de l’OIE. Le Processus PVS les aide à repérer les points forts et les points à améliorer, et recommande des solutions adaptées à chaque cas. En 2020, l’OIE a lancé l’élaboration de nouvelles approches et de nouvelles méthodes qui serviront à étayer de nouveaux modèles de services du Processus PVS, des services à distance et combinés entre eux. La Plateforme de l’OIE pour la formation des Services vétérinaires encourage le renforcement des capacités, en proposant une offre d’apprentissage en ligne pour améliorer les compétences au niveau national.

Par ailleurs, l’OIE dirige une initiative pluridisciplinaire qui vise à améliorer la durabilité des laboratoires. En contribuant à la surveillance, à la détection et au contrôle des maladies, les services de laboratoire jouent un rôle clé dans le soutien aux systèmes de santé. Mais ils se heurtent à des difficultés pour remplir les conditions exigées et pour faire perdurer les moyens dont ils disposent. Dans le cadre de ce projet, l’OIE et ses partenaires pourront exploiter des données qui permettront de mieux comprendre toutes ces difficultés et de proposer des solutions innovantes pour garantir la sûreté, la sécurité et la pérennité des laboratoires.

Financement des activités PVS : Affaires mondiales Canada, Allemagne, Australie, Banque mondiale, États-Unis d’Amérique, Fondation Bill & Melinda Gates, Royaume-Uni et Union européenne.

Financement de la plateforme de formation : Allemagne, Australie, Banque mondiale, États-Unis d’Amérique, Fondation Bill & Melinda Gates, France, Italie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Suisse et Union européenne.

Financement pour des laboratoires durables : Affaires mondiales Canada et Royaume-Uni.

Plus de

pays ont bénéficié du programme du Processus PVS de l’OIE

Gros plan sur la préparation aux situations d’urgence

La préparation aux urgences zoosanitaires repose sur l’anticipation. Dans un environnement international marqué par l’incertitude et l’instabilité, l’OIE s’attache à renforcer l’aptitude des pays à se préparer à l’adversité et à s’adapter.

Il est important d’effectuer des exercices de simulation pour bien se préparer à faire face aux situations de crise. C’est pourquoi un groupe d’experts en urgences zoosanitaires a été constitué en 2019 pour aider les Membres de l’OIE à préparer, réaliser et tirer des enseignements de ce type d’exercices. Les Lignes directrices de l’OIE pour les exercices de simulation ont été publiées en 2020 pour fournir une assistance aux Services vétérinaires dans l’organisation d’exercices de simulation parfaitement adaptés, évolutifs en fonction des ressources et des besoins de chacun. En impliquant de manière pertinente les secteurs qui ont à faire face aux menaces situées à l’interface entre humains, animaux et environnement, les exercices de simulation peuvent faciliter la mise en application de l’approche « Une seule santé ».

Des progrès ont été réalisés, mais ils ne suffisent pas ou ne sont pas assez rapides pour garantir que les Services vétérinaires soient prêts à faire face à des crises majeures et à des défis encore inconnus.. Reconstruire le monde d’après-Covid est aussi une opportunité d’accorder la priorité aux problématiques dont dépend la santé des humains, des animaux et de l’environnement. Nous devons garantir des investissements durables dans les Services vétérinaires afin de faire face aux menaces à venir. Ne laissons pas cette crise se perdre.

Financement de la préparation à l’urgence : Affaires mondiales Canada, Australie et Union européenne.